Mad Catz revient sur le devant de la scène avec une nouvelle gamme souris. Après s'être appelées Cyborg, puis R.A.T, voici désormais les RAT. Toute une famille de mulots en quête de joueurs, à commencer par cette RAT 8, un modèle filaire, partiellement modulaire, profilé comme une Lamborghini. Mais entre recyclages et mises à niveau, est-elle vraiment taillée pour la course moderne? C'est ce que nous allons voir ensemble.
S'il y a un point qu'on ne peut pas enlever à Mad Catz, c'est bien de ne pas suivre ses concurrents. Cette RAT 8 profite en effet d'une esthétique totalement hors normes, comme sait les faire le fabricant, avec des courbes extravagantes, des lignes qui s'entrelacent et des zones de vide vertigineuses. Mais au final, point de grande nouveauté puisque ce design est peu ou prou identique à un modèle vieux de près de 6 ans, la R.A.T.7. Néanmoins, dès la sortie de sa boîte, il faut avouer que la petite fait son effet, surtout que Mad Catz s'est enfin calmé sur les mélanges de couleurs. Les noirs sont sombres, les rouges profonds, et les différentes sérigraphies se veulent discrètes. Tout ça respire la classe !
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Tour de propriétaire
On commence par un petit inventaire de ce qui est contenu dans le package. Il faut comprendre que la RAT 8 est plutôt du genre modulaire et réglable. C'est à dire qu'il vous est offert la possibilité de combiner plusieurs pièces pour en faire un modèle qui vous plaît, que l'apport soit esthétique ou fonctionnel. Et ça fonctionne vraiment bien. La souris possède donc deux parties amovibles : le support de paume et son flanc droit. On a le choix, directement dans la boîte, entre 3 hauteurs et textures différentes pour reposer sa main, et entre la possibilité ou non d'avoir un appui pour son petit doigt. Six éléments qui permettent en outre de faire varier les textures, entre plastiques lisses et gommes légèrement rugueuses. Et si le repose-paume peut être remplacé très facilement et sans outil, il faudra sortir la clé Allen pour s'attaquer au flanc droit. Heureusement, celle-ci a le bon gout d'être "intégrée" directement à l'arrière de la souris, et donc accessible à tout moment.
Cet outil se révèle d'ailleurs indispensable pour profiter au maximum des possibilités qu'offrent la RAT 8. Outre ses parties interchangeables, on y trouve plusieurs réglages permettant d'optimiser sa position de jeu. Côté flanc gauche, on peut ainsi avancer ou reculer les boutons de pouce avec un réglage fin de la position. Au même endroit, il est possible de faire varier l'angle de ce module, histoire d'écarter légèrement les boutons de pouce. Quant au repose-paume, en plus du choix de sa hauteur suivant le modèle sélectionné, il est possible d'en régler la position avant-arrière ce qui, vous le verrez un peu plus bas, finit par poser un petit problème d'ergonomie. Enfin, un dernier réglage est accessible par la présence de 5 poids de 6 grammes, positionnés sur l'axe de la clé Allen, pour une variation de 150 à 180 grammes sur la balance. La souris est donc plutôt lourde quand on la compare à ses concurrentes, même lorsque la totalité des lests sont retirés.
Un max de fonctions pour jouer
Sans tomber dans l'excès d'une Razer Naga, la RAT 8 propose largement de quoi se satisfaire en termes de fonctionnalités. Passons rapidement sur la molette cliquable, assez classique, crantée et non débrayable, ou sur les deux clics principaux, à la fois secs et bien réglés en pression, pour nous concentrer sur les petits plus de cette souris. Déjà, au niveau du pouce, on trouve bien le bouton préféré des snipers, lequel permet de passer à un niveau de précision élevé, avec des mouvements ralentis au maximum. On apprécie d'ailleurs l'indépendance de cette valeur de DPI avec celle du bouton principal, le tout étant parfaitement paramétrable dans le logiciel dédié.
Toujours du côté gauche, en plus des clics classiques, on trouve une molette métallique, fonctionnant comme un axe supplémentaire et attribuable à la fonction que vous voulez (sélection de la grenade ou de l'arme secondaire par exemple). On regrettera simplement que celle ci impose un mouvement improbable du pouce pour être utilisée, surtout qu'il est impossible d'en changer la position, bien trop vers l'arrière. A réserver donc aux fonctions qui ne nécessitent pas une grande réactivité.
Le réglage de valeur des DPI se fait directement sous la molette via un double sélecteur, histoire d'aller directement vers des valeurs plus hautes ou plus basses, au choix. Il est ainsi plus facile de faire l'aller retour entre deux niveaux de précision, sans avoir à passer par toutes les valeurs enregistrées. Un dernier bouton, situé à gauche de l'index, appelle les différents profils, pour un maximum de 3 mémoires embarquées, fonctionnant donc sans driver. Une fois le pilote installé sur l'ordinateur, le nombre de profils est potentiellement infini.
Une upgrade suffisante?
Par rapport à la R.A.T. 7, les évolutions sont minces, du moins dans le spectre du visible. Mais à l'intérieur, la souris embarque désormais de quoi coller aux exigences actuelles avec un capteur Pixar PMW3360, proche de celui que l'on trouve sur les derniers modèles de Logitech tels que la G900 ou la G403, et offrant une précision de 12000 dpi. Du côté des contacteurs, c'est là aussi la marque Orion qui a été choisie avec des switchs supportant près de 50 millions d'actions (et on les croit sur parole). Et si l'on regarde de plus près, les modifications sont nombreuses, entre un processeur ARM bien plus véloce et une qualité de liaison des composants enfin au niveau de la concurrence.
Ceux qui apprécient le rétro-éclairage seront contents de voir qu'il fait enfin son apparition avec ici 3 zones d'éclairages, au niveau de la molette, du logo du dessus et au coeur de la souris. Le résultat est assez agréable surtout que les possibilités de réglages sont nombreuses et très accessibles. Il est par exemple possible de créer un enchaînement de couleurs en dégradé sur les 3 zones, les faisant varier progressivement, les unes par rapport aux autres. Sachant qu'il est aussi tout à fait possible d'opter pour une couleur fixe avec un réglage de l'intensité pour ceux qui préfèrent la discrétion. Voilà un point en tout cas où la RAT surclasse la concurrence, même s'il lui manque la synchronisation entre appareils comme le propose Logitech ou Steelseries.
Mais au delà des évolutions, c'est surtout sur les éléments non modifiés que la RAT 8 perd des points. Son poids assez élevé est supporté par 5 patins qui peinent à assurer une glissade aussi rapide qu'on le voudrait. La souris est donc un peu pataude, bien moins réactive qu'une Logitech G Pro. Pire, lorsque le repose-paume est dans sa position la plus reculée, la souris a tendance à basculer vers l'arrière, soulevant le capteur de plusieurs millimètres, avec les conséquences sur la précision ou sur la réactivité qu'on peut imaginer. Dommage donc que le châssis n'ait pas été rallongé de quelques millimètres histoire de corriger un défaut connu depuis la sortie de la R.A.T.7. Bon, soyons honnêtes, le confort de ce mulot reste tout à fait agréable lorsque le repose-paume est en position avant ou intermédiaire, mais les joueurs aux grandes mains qui s'imaginaient déjà pratiquer le claw avec la main posée sur l'arrière devront plutôt s'orienter sur la RAT Pro X, beaucoup plus stable dans cette position.
Dernier détail, la qualité du câble de liaison qui voit la base de sa tresse se désagréger légèrement au fil des mouvements n'est pas très rassurante. Si le fonctionnement de la souris n'en est pas altéré, ça fait un peu moche quand même. Encore une fois, rien de méchant ni de très visible, mais ce défaut n'apparaît que rarement chez les concurrents, du moins dans cette gamme de prix.
Un logiciel presque au top
Si on met de côté l'obligation d'installer le Net Framework 3.0, même sous Windows 10, difficile de reprocher quoi que ce soit au pilote de la RAT 8. Très visuel, il réussit à offrir de nombreuses possibilités de réglages tout en restant accessible et convivial. Ainsi, les fonctions sont parfaitement expliquées, bien séparées dans des onglets détaillés, ce qui permet de prendre le contrôle de sa souris sans y aller à l'aveuglette. Certes, le nombre de pages s'en voit démultiplié si on compare avec d'autres logiciels de fabricants, mais le résultat est là : on comprend de suite ce qu'on fait.
Alors bien sûr, il faut un peu de temps pour appréhender tous ces paramètres, mais la RAT 8 se prend parfaitement en main, que l'on passe par les réglages par défaut, les profils pré-installés ou ses propres ajustements. Réorganisation des boutons, macros, réglages fins des dpi ou gestion des 3 zones en RGB, l'apprentissage se fait en douceur avec évidemment la possibilité de créer ses profils à la volée. Du tout bon, donc.